Sol Invictus, le génie du Soleil

Seconde Partie

Passons donc maintenant à la première vraie religion inspiré du Soleil, à l'admiration de Mithra. Originellement dieu Indo-Iranien, issu du couple de ce panthéon en tant que "contrat et serment", où l'un Mithra représente la souveraineté juridique et l'autre Varuna la souveraineté magique, tous deux veillent activement sur la Vérité et le cours du Monde.

Le Mithraïsme se développa principalement à Rome vers le milieu du 1er siècle suite aux expéditions de Pompée en Orient, et s'affirma pleinement comme culte monothéiste aux IIème et IIIème siècles. Il est alors particulièrement populaire dans les armées romaines, affichant comme valeurs primordiales la concorde et la loyauté.

Antérieur de 1 500 ans au Christianisme, il subit pourtant au IVème siècle des persécutions féroces car il est de fait en concurrence avec les nouvelles croyances. 

Ce qu'il faut en retenir, c'est que Mithra affirme s'être créé lui-même à partir de la roche et être ainsi petrogène. Sa principale représentation est la taurochtonie, par laquelle l'action déterminante de Mithra est la chasse et le sacrifice du taureau, étant ainsi à l'origine de la vie par le sang répandu fertilisant la terre.

C'est surtout un culte à mystères, avec initiation de tous ses fidèles par l'attribution de grades et de rôles précis. C'est aussi l'établissement de sanctuaires, disposant presque tous d'un plafond de ciel étoilé, ce qui rapproche le mithraïsme d'un rite basé sur l'astronomie et l'astrologie. 

Puis vint, à l'initiative d'Aurélien (Empereur 270-275) souhaitant bâtir un lien commun entre toutes les provinces romaines, la mise en place officielle du culte universel de Sol Invictus, la divinité solaire devenant patron quintessentiel de l'Empire, en quasi remplacement du culte impérial entré en désuétude.

Sol Invictus reprend alors les principaux aspects des mythologies respectives d'Apollon et de Mithra, tout en venant s'ajouter en surcouche aux autres religions de l'époque, la caractéristique cardinale de l'Empire étant d'être avant tout polythéiste.

Pour l'implanter fut instituée la fête du 25 décembre (alors solstice d'hiver) comme jour de naissance du Soleil (Dies Natalis Solis Invicti) qui perdurera, avant de devenir date christique, jusqu'à Constantin 1er (Empereur 306-337), alors fervent adorateur de Sol Invictus, lui qui fit graver sur ses monnaies la légende "Sol Invicti Comiti" (Au Soleil invaincu qui m'accompagne). 

Il nous en reste l'institution du Dimanche, voulu par un décret impérial émis en 321, comme Jour du Soleil et de Repos.

Il est encore invaincu, se levant tous les jours, notre astre divin pourvoyeur de vie et de richesses naturelles, telle la figure éternelle de la dignité et de l'espoir, mission hallucinée toute faîte de grandeur et d'humilité mandatée à l'homme, pour qu'il enracine son âme et son sang dans les jours qui lui sont confiés.